Le diabète est une maladie très complexe, diversifiée, elle peut avoir des répercussions sur différents organes tels que les yeux, les reins, etc. mais aussi de manière plus large sur la circulation sanguine, les nerfs, et bouleverser le bon fonctionnement cardio-vasculaire, cérébral ou encore altérer les extrémités des membres. L’appellation « pied diabétique » désigne l'ensemble des affections atteignant le pied qui sont directement liées aux répercussions du diabète. Celles-ci sont de trois ordres : neurologiques (atteintes des nerfs), artérielles (mauvaise circulation du sang) et infectieuses. Ces affections fragilisent le pied et c'est ainsi que des plaies qui sont souvent secondaires à des traumatismes mineurs peuvent dégénérer, mal cicatriser, s’infecter si elles ne sont pas rapidement prises en charge. Ces atteintes au niveau des pieds peuvent mener à des hospitalisations ou des soins dans des unités spécifiques et même parfois à des gangrènes menant à des amputations (d’un ou plusieurs orteils, parfois du pied entier). Le pied diabétique survient dans le diabète de type 1 après l’âge de 30 ans, chez des personnes atteintes de diabète depuis plus de 15 ans, et dans le diabète de type 2 car les personnes touchées sont souvent plus âgées et ont d'autres maladies qui y contribuent.1,2
Que se passe-t-il précisément ? L’excès chronique de sucre dans la circulation favorise la survenue de problèmes au niveau des nerfs (neuropathies) et des artères (artériopathie) auxquelles s’ajoutent une altération des défenses immunitaires, des capacités de cicatrisation et de la conformation du pied. La neuropathie périphérique diminue la sensation de douleur : on ne sent pas qu’on est blessé, ce qui favorise le risque et la fréquence des plaies, la neuropathie motrice entraîne des déformations du pied, la végétative favorise la sécheresse et l’épaisseur de la peau. Les plaies se transforment en l’absence de soins en ulcères, qui en cas d’artériopathie, peuvent se gangréner et nécessiter une amputation.3 4 niveaux de grade de sévérité du pied diabétique sont définis, correspondant à diverses stratégies thérapeutiques à mettre en place.2
Vous l’avez donc compris : mieux vaut prévenir que guérir un pied diabétique ! Et pour cela, quelques habitudes dans la vie de tous les jours s’imposent.