Luc, 40 ans, connaît la vie en compagnie du diabète depuis qu’il a 12 ans. « C’est ma grand-mère qui, pendant les vacances, avait remarqué que je buvais et urinais énormément et avait émis une suspicion de diabète. Quelques jours plus tard, le diagnostic était posé, j’étais pris en charge à l’Hôpital des enfants dans le service du Professeur Dorchy, ma seconde vie débutait… »
En effet, jusqu’à l’âge de 32 ans, c’est un quotidien marqué par les mesures glycémiques capillaires, les injections d’insuline, les épisodes d’hyper- et d’hypoglycémie, les consultations médicales, les coups de blues et les envies de tout envoyer balader que vit l’adolescent passionné de foot puis l’adulte qui construit sa vie. « Mes doigts ont tellement été meurtris par les mesures capillaires que j’ai perdu toute sensibilité, je peux sortir un plat du four sans maniques sans rien ressentir. » explique Luc. 

En 2015, c’est donc une étape considérable qui est franchie avec le passage à une mesure du glucose interstitiel via le capteur FreeStyle Libre. « Fini les piqûres, le sac rempli de matériel à toujours trimballer avec soi, l’ambiance d’hôpital constamment présente ; on se scanne et on lit le résultat sur un lecteur qui est compact, facile d’emploi. Il y avait néanmoins des contraintes et parfois des soucis pratiques, le capteur était relativement grand et épais, il ne collait pas toujours bien, etc. Je me souviens par exemple, je venais de changer de capteur quand en sortant de ma voiture garée dans une place de parking étroite, il s’est arraché. Ou alors, à cause du changement de climat au retour de vacances, il ne collait plus bien. Parfois aussi, la nuit, le filament du capteur me faisait mal lorsque je dormais sur le côté. Et puis, il faut apprendre à se connaître en fonction des évolutions des mesures interstitielles puisqu’il y a un décalage de 5 à 15 minutes par rapport à une mesure capillaire. Et ne pas oublier de se scanner. J’avoue qu’à certains moments, j’étais gêné par ma maladie, que je ne faisais pas exactement tout ce qui était recommandé. J’ai aussi beaucoup galéré pour trouver l’insuline qui me convenait, je crois que je les ai toutes essayées. J’en avais aussi assez des remarques désobligeantes de mon patron ou mes collègues lorsque j’arrivais en retard parce que j’avais fait une hypoglycémie sévère le matin. »

« Je m’intéresse beaucoup aux innovations, aux évolutions en ce qui concerne la santé. J’avais donc suivi le lancement au Canada du FreeStyle Libre 3 et espérais qu’il arriverait bientôt chez nous. Lors de ma dernière consultation, j’en ai parlé et manifesté mon intérêt. Début octobre, j’ai eu un rendez-vous pour enfin passer à la mesure du glucose en continu avec le FreeStyle Libre 3. Lorsque je l’ai vu, pas plus grand qu’une pièce de 5 cents, j’ai eu les larmes aux yeux. Ben oui, je suis du genre émotif, c’est dû à mon diabète (rires). À tout moment, je peux donc consulter mes résultats de glucose en continu et leurs tendances sur mon smartphone. Personnellement, je n’ai pas activé d’alarme parce que je trouve cela trop anxiogène mais c’est sûrement utile dans certains cas. Je dors bien, sans ressentir de douleur dans le bras. Si je devais citer un point faible ? Je dirais que je trouve embêtant de recevoir un message d’erreur lorsqu’il y a une diminution de glucose importante. Alors que suis en hypoglycémie, il y a comme une perte de signal et on me demande de recommencer 10 minutes plus tard. Heureusement, j’ai appris à me connaître, à reconnaître les signes de mon corps lorsque je suis en hypoglycémie !
Ce qui est certain, c’est que je me suis adapté au FreeStyle Libre 3 sans problème et que j’en suis absolument ravi. Je vous avoue même que cela contribue à mon engagement de reprendre ma santé sérieusement en mains. J’ai repris le foot et j’ai décidé de ne plus me laisser envahir par le stress, un facteur de déséquilibre glycémique très important ! »

Lexique :

Mesure glycémique capillaire : mesure du taux de glucose dans le sang réalisée par analyse d’une goutte de sang prélevée au niveau du doigt.

Hypoglycémie : taux de sucre sanguin trop bas ; Hyperglycémie : taux de sucre sanguin trop élevé.

Glucose interstitiel : taux de sucre présent entre les cellules du corps.