Diabétique et champion olympique : l’histoire de Gary Hall 🏊

Septembre 2023, Dr S. Audali, journaliste scientifique

 

A un an des Jeux Olympiques de Paris, beaucoup d’éminents champions sont interrogés et mis à l’honneur. Parmi eux, Gary Hall, un nageur américain qui a participé à 3 reprises aux JO et a remporté un nombre impressionnant de médailles en dépit du diagnostic de diabète de type 1 révélé durant ces années. Voici son histoire.

Alt txt
Alt txt
Alt txt

Gary Wayne Hall, dit junior est né le 26 septembre 1974 à Cincinnati aux États-Unis. Il est le fils de Gary Hall dit senior, ancien nageur et triple médaillé olympique. C’est donc tout naturellement qu’il se passionne pour la natation puis entame un parcours de compétiteur. Il se spécialise dans les épreuves de sprint en nage libre et fait partie de l’équipe de natation officielle des Etats-Unis dès 1994. Cette année-là, il remporte aux championnats du monde à Rome (Italie) 2 médailles d’Or aux 4 x 100 mètre nage libre et 4 nages, et 2 médailles d’argent en 50 m et 100 m nage libre.1  Le jeune homme de 20 ans devient vite connu du public, il est souriant, d’approche facile et volontiers fantasque. Il fait des entrées dignes de stars du show-biz au départ des compétitions, n'hésitant pas par exemple à se vêtir d'une robe de boxeur aux couleurs américaines en entrant dans une piscine.2 En 1996, rebelote pour G Hall qui devient double champion olympique aux Jeux d’Atlanta. Il avait été testé positif à la marijuana à cette époque ce n’était pas encore illégal. Par contre, en mai 1998, un contrôle antidopage révèle la présence de marijuana dans l'échantillon du nageur. Suspendu provisoirement par la Fédération International de Natation (FINA), il effectue son retour sur le parcours dès la fin de l'année.3

En 1999, alors que G.Hall se prépare physiquement pour les JO de Sydney, il se sent constamment fatigué, assoiffé en permanence, il perd du poids, urine très fréquemment : quelque chose ne va pas ! Il consulte et le diagnostic de diabète de type 1 est rapidement posé. Il raconte « J’étais sous le choc, le diagnostic est venu de nulle part, il n’y avait pas d’antécédents familiaux, je n’avais aucune idée de ce que cela signifiait, je me suis effondré, d’autant plus que le médecin m’a signifié que ma carrière de compétiteur, c’était fini. »
Très vite heureusement, il se reprend, se met en quête de réponses à toutes ses questions et consulte une endocrinologue réputée qui lui livre un autre discours. « Ce qu’elle a dit après notre première consultation, c’est : cela n’a jamais été fait auparavant, mais on va essayer. J’ai dû réapprendre à m’entraîner, intégrer une multitude de changements dans ma vie quotidienne. L’équipe qui me soutenait m’a vraiment donné des ailes. »2  Il a dû intégrer dans son emploi du temps les mesures de glycémie régulières : il sortait de l’eau toutes les 45 minutes pour ce faire. Il a adapté son style de vie malgré les 8 heures par jour passées dans l’eau pour assurer la gestion de sa maladie, les auto-injections d’insuline, etc.4  « J'ai dû réapprendre à m'entraîner. Énormément de changements ont dû être apportés pour tenir compte de cette nouvelle situation. J'ai pu le faire tant et si bien qu'en un an et demi, j'étais en compétition à Sydney. Et aux Jeux de Sydney 2000, j'étais en assez bonne santé pour gagner une médaille d'or individuelle aux Jeux Olympiques... mais pas assez pour pouvoir souscrire une assurance maladie, déplora-t-il. »2

Quoiqu’il en soit, Il y réussit son formidable pari en remportant la médaille d'or sur le 50 m nage libre. Il aide également à la conservation du titre olympique du relais américain 4 × 100 m quatre nages. Par ailleurs, il remporte deux autres médailles sur 100 m nage libre et avec le relais 4 × 100 m nage libre.

 

Quatre années plus tard, aux Jeux olympiques organisés à Athènes, Gary Hall Jr. conserve son titre olympique sur le 50 m nage libre et devient le détenteur de deux titres consécutifs sur l'épreuve la plus rapide de la natation en bassin.
« Je suis devenu le premier athlète tous sports confondus à remporter une médaille avec un diabète de type 1. C’était un message d’espoir pour beaucoup, pour tous ceux qui pensent que la maladie signe la fin de leur carrière sportive. »
Quelques années après, et toujours aujourd’hui, Gary Hall s’implique dans de nombreuses initiatives destinées à améliorer la prise en charge du diabète, il témoigne lors de congrès scientifiques, et il assure un travail de sensibilisation auprès des patients nouvellement diagnostiqués, et des sportifs, pour transmettre son message « Si vous êtes déterminés à gérer correctement la maladie, vous pouvez faire ce que vous voulez.  C’est un message d’espoir, les nouvelles technologies et thérapies émergentes sont très encourageantes. Tout en soulignant qu’il n’est pas un professionnel de santé, il donne des conseils et astuces aux sportifs pour l’entraînement et la compétition.2

En 2012, Gary Hall est intronisé dans le fameux US Olympic Hall of Fame.4

 

Dr S. Audali

Références & décharges de responsabilité

Les données et les images sont données à titre d'illustration. Il ne s'agit pas de vrais données, patients ou professionnels de la santé. Le capteur est résistant à l'eau jusqu'à une profondeur de 1 mètre. Ne pas immerger plus de 30 minutes. 

1. Contributeurs aux projets Wikimedia. (2019). Gary Hall Jr. fr.wikipedia.org. https://fr.wikipedia.org/wiki/Gary_Hall_Jr. Consulté en juillet 2023.

2. Le champion olympique Gary Hall Junior montre comment avoir du succès même si l’on souffre de diabète de type 1 - Olympic News. (2022, May 21). International Olympic Committee. https://olympics.com/cio/news/le-champion-olympique-gary-hall-junior-montre-comment-avoir-du-succes-meme-si-l-on-souffre-de-diabete-de-type-1 . Consulté en juillet 2023.

3. The Associated Press. (1998, July 9). PLUS: SWIMMING; positive drug test sidelines hall. The New York Times. https://www.nytimes.com/1998/07/09/sports/plus-swimming-positive-drug-test-sidelines-hall.html?n=Top%2FReference%2FTimes+Topics%2FSubjects%2FD%2FDopinghttps://www.nytimes.com/1998/07/09/sports/plus-swimming-positive-drug-test-sidelines-hall.html?n=Top%2FReference%2FTimes+Topics%2FSubjects%2FD%2FDoping . Consulté en juillet 2023.

4. Singh, A. (2023). Gary Hall Jr. Diabetes. https://www.diabetes.co.uk/celebrities/gary-hall-jr.html . Consulté en juillet 2023.

Ce site est protégé par reCAPTCHA. Les règles de confidentialité et les conditions d’utilisation de Google s’appliquent.

Loading...